Article relayé
Lorsque la soumission à l’autorité devient mortelle
par Jean-Jacques Crèvecœur
L’article de ce mois, intitulé «Lorsque la soumission à l’autorité devient mortelle…» a été publié dans le numéro 16 du magazine Néosanté, paru en octobre 2012. Pour ceux qui ne le savent pas encore, ce magazine consacré entièrement au sens biologique et symbolique des maladies est disponible tant en version papier qu’en version électronique, partout en francophonie (y compris le Québec).
Financée exclusivement par les abonnements et les ventes dans des centres spécialisés, cette revue ne contient aucune publicité. Un choix que je salue pour son audace, mais aussi pour sa pertinence.
Et je rappelle par ailleurs que je n’ai aucun intérêt financier dans ce magazine et que je fais la publicité pour celui-ci tout-à-fait gratuitement. Pour ceux qui me connaissent depuis longtemps, vous savez qu’un de mes buts, c’est que l’information alternative de qualité circule le plus largement possible pour qu’un jour, tout le monde soit maître de sa santé et de son bien-être, de manière autonome et consciente. Comme nous ne pouvons pas compter sur les médias dominants pour nous encourager à la souveraineté individuelle, il est essentiel que des médias alternatifs comme Néosanté existent. Mais ils ont besoin d’être soutenus par nous, par vous. (…)
Je compte sur vous pour relayer cet article et inciter vos amis et connaissances à s’abonner. Au plaisir de partager avec vous cette grande aventure!
Néosanté #16: Lorsque la soumission à l’autorité devient mortelle!
Pour ceux qui l’ignorent, j’ai consacré près de quinze années de ma vie professionnelle à former et à accompagner des cadres et des dirigeants. Ma mission était de leur apprendre à exercer le pouvoir avec intégrité et respect, afin de fluidifier les relations entre tous les acteurs de l’entreprise. Au cours des milliers de jours de formation que j’ai dispensés, j’ai été souvent le témoin des conséquences du stress au travail sur la santé physique des salariés. Si la médecine du travail reconnaît volontiers les ravages que peut entraîner le stress sur l’équilibre psychique des travailleurs (dépressions, burn out, suicides), elle se refuse encore aujourd’hui à établir des liens entre des stress intenses et des pathologies telles que le cancer. Pourtant, même les conflits au travail n’échappent pas aux lois que le docteur Hamer a pu établir dès 1981 avec sa loi d’Airain du cancer… En voici un exemple, qui m’a beaucoup marqué en 1996.
Christian est comptable au sein du service financier d’une grande banque située dans le Nord de la France. Cela fait 15 ans qu’il travaille au sein du même service et tous ses collègues sont unanimes pour dire de lui que c’est un brave type. En quinze ans, personne ne se souvient qu’il ait jamais fait d’histoire pour quoi que ce soit. D’une régularité et d’une ponctualité exemplaires, cet homme de quarante ans parle très peu de lui. C’est tout juste si ses collègues savent qu’il est marié et père de trois enfants. Lors des pauses café, son attitude est toujours réservée, laissant aux fanfarons et aux extravertis le soin d’animer ces moments de détente. Lors des réunions, il ne se met jamais en conflit ouvert avec ses collègues ou son chef de service. Tout au plus, il émet quelques réserves sur certaines décisions, se ralliant toujours à la majorité.
Un vendredi de mars 1996, Christian est absent de son bureau. On l’a envoyé donner un coup de main pour la formation des nouvelles recrues du siège régional voisin. Ce jour-là, une réunion importante a pourtant lieu dans son service. À l’ordre du jour, une question : où placer les nouveaux informaticiens engagés au service comptable, pour qu’ils travaillent efficacement ensemble? Quelqu’un propose de les installer dans le local de Christian, un grand bureau lumineux dont les fenêtres donnent sur le magnifique parc du siège de la banque. La question se pose alors de la relocalisation de Christian… Quelqu’un répond: «On n’a qu’à le mettre dans le petit bureau du fond du couloir, en attendant les travaux d’agrandissement de l’an prochain». Un collègue de Christian objecte, disant qu’on pourrait au moins demander l’avis de l’intéressé. Le chef de service tranche la question: «De toute façon, Christian est TOUJOURS d’accord.» Et tout le monde rit, reconnaissant par là la véracité de cette remarque. La décision est entérinée et le déménagement des bureaux exécuté pendant le week-end.
Le choc brutal qui prend à contre-pied…
Lundi matin. Avec sa ponctualité coutumière, Christian pousse la porte de ce qu’il croyait être encore son bureau. C’est le choc! Il ne reconnaît plus rien de ce qui était son décor de travail familier. Son bureau, ses armoires, ses plantes vertes ont fait place brutalement à trois tables de travail jonchées de câblages informatiques, de terminaux, d’imprimantes. Un des trois informaticiens est déjà présent. Il lève le nez de son écran, regarde vaguement Christian et lui lance: «Ah, Christian! Salut! Tu cherches ton bureau, je suppose? Au fond du couloir… Allez, bonne journée…» Et il replonge dans son écran. Christian reste un instant figé, la main toujours posée sur la poignée de porte. Les yeux hagards, il jette un dernier regard vers les hêtres centenaires qu’il ne verra plus, quand il sera au fond du couloir… Il l’ignore encore, mais ce couloir sera pour lui le couloir de la mort…
Christian balbutie un remerciement et referme la porte de ce qui ne sera plus son bureau. Complètement désorienté, il se dirige comme un automate vers l’endroit qui lui a été désigné. Qu’a-t-il fait de tellement mal pour mériter une telle punition? Pourquoi ne lui a-t-on rien dit? L’a-t-on envoyé en formation au siège régional voisin pour manigancer ce déménagement à son insu? En qui pouvait-il encore faire confiance, puisqu’il était le seul absent vendredi? Tous ses collègues étaient donc complices de sa dégradation… Ce jour-là, il ne parle à personne, essayant tant bien que mal de se concentrer sur son travail. Son chef de service s’est quand même inquiété de comment il prenait la chose… en allant s’informer chez les informaticiens. Il n’a même pas pris la peine d’ouvrir la porte de Christian pour lui parler directement. Preuve, dans l’esprit de l’intéressé, qu’il était bel et bien mis au rancart, banni, pour une faute dont il ignorait la teneur…
Trois mois plus tard, le chef de service reçoit par la poste un certificat médical pour maladie. Le premier certificat fourni par Christian en quinze années de service. Quelques jours plus tard, le directeur des ressources humaines apprend par sa femme qu’il est atteint d’un cancer fulgurant de l’œsophage. Fin septembre 1996. Les feuilles des grands hêtres centenaires commencent à changer de couleur et à tomber dans le parc de l’entreprise. La saison que Christian préférait entre toutes. La saison qui réjouissait tellement son cœur. La saison qu’il a choisie pour tirer sa révérance, en silence, comme à son habitude. Dans le service, personne ne fit le lien entre le déménagement brutal du bureau de Christian et son cancer. Seul, le délégué syndical déposa plainte pour maltraitante et harcèlement; intuitivement, lui avait deviné le lien… Le chef de service reçut un blâme de la direction générale, et la vie reprit son cours…
Ce qui a tué Christian
Bien entendu, lorsque j’ai appris le type de cancer dont Christian était atteint, mon réflexe fut, une fois de plus, d’aller vérifier dans le tableau de correspondance élaboré par Hamer. Une fois de plus, j’ai été fasciné par la précision des observations empiriques de la Médecine Nouvelle. Pour Hamer, un cancer de l’œsophage survient lorsque le patient doit «avaler, avaler et encore avaler l’affront qu’il a subi». Selon la cinquième loi de la Médecine Nouvelle, dans cette situation, il faut que les cellules qui tapissent la paroi de l’œsophage deviennent hyperperformantes pour avaler ce qui est impossible à avaler. C’était bien l’enjeu central de ce qui s’est passé pour Christian. Il n’a jamais réussi à avaler l’affront brutal qu’il avait reçu de plein fouet, sans qu’aucun indice ne lui permette de se préparer à cela. À la suite de cela, j’ai beaucoup médité sur l’histoire de Christian. Et j’en ai tiré de nombreux enseignements que je vous livrerai ici-même et dans le numéro prochain.
La question que je me suis posée, c’est: «Qu’est-ce qui a tué Christian, en fin de compte? Est-ce le déménagement? Est-ce la maladresse de l’informaticien qui l’a accueilli le lundi matin? Est-ce le manque de communication de la part de son chef de service?» À la réflexion, il apparaît très vite qu’aucune de ces hypothèses n’apporte une réponse pertinente. Car ce n’est pas parce qu’on déménage brutalement de bureau qu’on contracte un cancer! Et nous sommes légions à être confrontés aux maladresses de communication ou de management sans pour autant tomber malades… Alors? Qu’est-ce qui a tué Christian? Mon hypothèse est la suivante. Ce qui a tué Christian, c’est SON INTERPRÉTATION de la situation où il s’est senti puni d’une faute que personne ne lui reprochait. Mais au-delà de cette interprétation, c’est surtout SA RÉACTION DE BLOCAGE qui lui a causé préjudice. En effet, il aurait pu tout aussi bien interpréter qu’on le punissait, mais dans ce cas, aller dans le bureau de son chef de service et lui demander directement des explications. Il aurait pu aussi taper du poing sur la table, se fâcher, faire un scandale, démissionner, se plaindre au syndicat, en parler au directeur des ressources humaines, signaler un cas de harcèlement moral au travail. Au lieu de faire tout cela, il a choisi de se taire et de se terrer dans son trou, au fond du couloir. Il a choisi, parmi toutes les solutions de survie à court terme, la pire de toutes: L’INHIBITION de l’action et le silence.
Bien sûr, je ne connaissais pas Christian de manière assez intime pour explorer avec lui son histoire familiale. Et je n’ai jamais poussé mon enquête auprès de sa veuve qui ne me connaissait pas, de toute façon. Mais il y a fort à parier que ce qui faisait que Christian était considéré comme un brave type, c’est qu’il était resté fidèle à l’éducation autoritaire qu’il avait subie pendant toute son enfance. Cette soumission à laquelle il avait été conditionné très jeune, il l’a perpétuée à l’âge adulte. En ce sens, on pourrait dire que ce qui a tué Christian, c’est sa fidélité à son éducation. Dans le prochain, je vous inviterai à réfléchir avec moi sur tous ces blocages qui peuvent nous rendre malades…