Le dossier noir du pain blanc

Le pain blanc: Une catastrophe nationale

 

Le pain, «fruit de la Terre et du travail des hommes», est la nourriture de base de la civilisation occidentale, la civilisation qui s’occit elle-même. Des expressions comme “gagner son pain”, “casser la croûte” ou “avoir du pain sur la planche” montrent toute son importance culturelle. “Manger son pain blanc le premier” est une expression qui semble consacrer la primauté du pain blanc sur le pain noir. Mais le pain noir, même si, aujourd’hui, il n’est pas parfait non plus a pourtant quand même beaucoup plus de valeur. En tous cas, pour vivre longtemps et en bonne santé il est grandement préférable de complètement cesser de manger du pain blanc.
 
Pour cela les bonnes raisons ne manquent pas:
 

 

Blé trop hybridé

 

Selon l’avis des vrais amateurs de bons blés, comme Nicolas Supiot, le blé actuel ne peut plus être considéré comme un aliment sain pour qui que ce soit. Même bio et complet, le blé moderne est extrêmement hybridé. Il a une trop haute teneur en glutamine (faisant partie du gluten), une protéine qui a tendance à irriter la paroi intestinale, et il contient beaucoup moins de minéraux et de vitamines qu’il y a un siècle.

 

C’est bien triste, parce que le blé constituait autrefois un aliment très correct, et qu’il est aujourd’hui utilisé, notamment comme épaississant, dans de nombreux aliments dont, bien sûr, les farines en tous genres. La solution consiste donc à rechercher les blés anciens, comme le grand épautre, le petit épautre (encore mieux), ou le kamut.

Le bon pain de Nicolas Supiot par latelevisionpaysanne

 

 

Trop pauvre en fibres, vitamines et minéraux

 

Par le blutage, dans le pain blanc, la meilleure partie de la farine a été retirée – le germe et le son – pour être donnée … aux cochons et autres animaux d’élevage. Tant mieux pour eux! Le blé entier n’est pas, non plus, automatiquement bénéfique pour la santé, mais, au moins, contient-il des fibres, des vitamines, des minéraux. Pour faire du pain blanc, en revanche, le germe ainsi que le son du blé sont enlevés.

 

Il ne reste alors qu’un produit quasiment sans fibres, presque sans vitamines ni minéraux – autant manger du carton! -, qui n’est, tout bien considéré, que de l’amidon, lequel, à la digestion, va inévitablement se transformer en sucres. Ce sont de mauvaises calories sans nutriments essentiels et avec un index glycémique très élevé, d’où le fait que le pain fait grossir, et en particulier le pain blanc! Celui qui veut maigrir doit impérativement supprimer le pain blanc de son alimentation!

 

Si les étiquettes indiquent souvent que les céréales raffinées livrées à la consommation courante ont été «enrichies» en vitamines c’est justement parce que les scientifiques se sont aperçus à quel point elles étaient devenues pauvres en nutriments. Les fabricants rajoutent donc 3 ou 4 vitamines, et un peu de fer. Cela fait bien sur l’emballage! Mais – marché de dupes! – c’est comme si quelqu’un vous volait 100 000 €uros dans votre porte-feuille, puis décidait ensuite de généreusement vous «enrichir» en vous donnant, en contrepartie, une pièce de 10 euros à glisser dans votre porte-monnaie.
 

 

Trop de sel

 

Le pain blanc moderne est trop salé. Il contient en moyenne une vingtaine de grammes de sel par kilogramme de pain. Une baguette de 250 à 300 grammes contient près de 5 grammes de sel soit la quantité maximale quotidienne recommandée par l’OMS (5 grammes par jour et par personne). Le pain et les biscottes viennent, dans l’alimentation quotidienne, en tête des aliments contenant du sel.

 

Même sans ajout de sel supplémentaire lors de la fabrication, le pain dit “sans sel” contient néanmoins déjà jusqu’à plus de 2 grammes de chlorure de sodium par kilogramme.
 

 

Trop de sucre

 

Notamment selon Michel Montignac, l’auteur de la célèbre Méthode Montignac pour maigrir (“Je mange, donc je maigris!”), le pain – et surtout le pain blanc – a un index glycémique très élevé (Michel Montignac conteste la distinction entre sucres lents et sucres rapides, laquelle ne change rien à l’indice glycémique), provoquant un pic de glycémie entraînant une forte décharge d’insuline (insulinisme), suivie d’une hypoglycémie réactionnelle.

 

L’indice glycémique indique l’effet des aliments sur la glycémie (taux de glucose dans le sang) durant les deux heures suivant leur ingestion. L’indice glycémique correspondant à 100, en tant qu’indice glycémique maximal, correspond au glucose pur et… au pain blanc, lequel n’est plus que de l’amidon, l’amidon n’étant mui-même qu’une chaîne de molécules de glucose.

 

Cela veut dire que manger du pain blanc est pire que de sucer des morceaux de sucre blanc! Cela fait monter en flèche le taux de sucre dans le sang, ce qui affole complètement le pancréas, provoque un pic d’insuline (insulinisme), avec le risque, au bout du compte, de développer une résistance à l’insuline, de l’obésité, le diabète, et des maladies cardio-vasculaires.
Les animaux qui reçoivent des amidons raffinés accumulent plus de graisses corporelles que les autres. Chez l’animal, un régime riche en glucides à index glycémique élevé entraîne tout d’abord une résistance à l’insuline, puis un diabète. Au début des années 1990, rapporte Thierry Souccar dont le site est lanutrition.fr, les épidémiologistes de l’Ecole de santé publique de Harvard se sont demandé – bonne question! – si les mêmes aliments à index glycémique élevé ont les mêmes effets délétères sur l’être humain. Ils avaient à leur disposition les données concernant 65 173 femmes et 42 759 hommes issues des deux grandes études prospectives dont ils ont la conduite depuis 1984. Pour vérifier leur hypothèse, ils ont amélioré le concept de Jenkins en introduisant la notion de «charge glycémique».
L’impact des aliments raffinés sur l’obésité est une autre évidence. Notamment, comme le fait remarquer Michel Montignac, pour des raisons génétiques. C’est la notion d’atavisme métabolique. Il n’est pas le seul à penser cela. “L’espèce humaine est apparue il y a sept millions d’années”, rappelle Loren Cordain (de 3 à 10 millions les estimations varient), qui ajoute: “Jusqu’au néolithique, il y a 10 000 ans, notre patrimoine génétique n’avait jamais connu ces glucides. L’organisme ne sait tout simplement pas gérer un tel afflux de glucose.” Cordain a calculé que «30 à 40% des calories avalées par les Américains et les Européens sont fournies par des aliments à IG élevé». Une proportion très supérieure à ce qu’elle était il y a seulement une vingtaine d’années, et qui est ‘la conséquence directe des efforts de l’industrie agro-alimentaire pour proposer des aliments pauvres en graisses‘ (et, par conséquent, riches en glucides raffinés ou transformés).
De plus, il est maintenant prouvé que la consommation de céréales raffinées augmente l’appétit. Un menu à base de sucres simples, de  céréales raffinées et de  pommes de terre prédispose au cancer et aux maladies vasculaires. Les repas à index glycémique élevé requièrent de grosses quantités d’insuline. Les glucides d’index glycémique élevé affectent les lipides sanguins et augmentent le niveau des triglycérides.
L’utilité de recettes à index glycémique bas (donc avec peu ou pas de pain) est donc une évidence. L’intérêt des glucides à index glycémique bas est qu’ils réduisent la sensation de faim et font maigrir. Il est maintenant reconnu que les repas à index glycémique bas ou moyen sont plus efficaces que ceux dont l’index glycémique est élevé pour calmer la faim et éviter le grignotage. Les repas qui élèvent la glycémie augmentent la sensation de faim, le nombre de calories ingérées et le cholestérol, et empêchent le brûlage des graisses.
Heureusement pour ceux qui aiment le {bon} pain, il existe le Pain Montignac, qui, grâce à un choix de blés, à l’utilisation de levain naturel, et surtout à un temps de fermentation très long, arrive à un index glycémique ne dépassant pas 35, ce qui, pour du pain, est tout à fait acceptable.
 

 

Trop de gluten

 

Parce que le gluten, agissant comme une sorte de “colle” – ce qui donne une bonne texture au pain -, facilite la panification, les blés modernes, issus d’hybridation, ont, au fil du temps, été sélectionnés pour leur richesse en gluten. Le gluten est un mélange de protéines. Plus il y a de gluten dans la farine, plus le pain lève, est élastique, moelleux. Le pain paraît plus beau, plus gonflé, et c’est donc bon pour le commerce!

 

Le problème est que le système digestif d’un grand nombre de personnes ne supporte pas les quantités de gluten présentes dans le pain moderne. Outre la maladie coeliaque, qui requiert impérativement la totale suppression du gluten de l’alimentation, l’intolérance au gluten est source de fatigues, de douleurs abdominales, de diarrhées, de reflux gastro-oesophagiens, de problèmes articulaires, d’eczéma, et même de troubles neurologiques.
Pour voir si le gluten vous est préjudiciable, voici un petit auto-examen à faire sous forme de question à se poser: Avez-vous tendance à expectorer (besoin de cracher)? Dans de nombreux cas, il y a gros à parier que c’est le gluten qui en est la cause: il vous fait, dans l’œsophage, une sorte de “colle”, que vous éprouvez naturellement le besoin d’évacuer. Supprimez le gluten – et notamment le pain – de votre alimentation, et il y a gros à parier que vous n’aurez plus besoin de cracher!
 

 

A quand la révolution du pain?

 

Constatant la pénurie de pain dont souffrait alors le peuple, “Qu’on leur donne de la brioche!” aurait dit la reine Marie-Antoinette (ce “mot d’histoire” est très contesté), l’épouse du dernier roi de France de l’ancien régime, Louis XVI, décapité le 21 janvier 1793. La brioche présentant aujourd’hui les mêmes inconvénients que le pain blanc, cela ne serait pas une solution valable pour notre époque. L’on peut grandement s’étonner que les boulangeries aient pu remplacer le vrai pain par une imitation de pain sans que cela ne provoque une nouvelle révolution:

 

Dans la période qui précéda la Révolution de 1789, on se souvient combien d’émeutes populaires ont été déchaînées par suite de tentatives – alors bien plus “modestes” que maintenant! – de falsification du pain. Lorsque l’on a vu, il y a maintenant plusieurs décennies, le véritable pain disparaître en France, presque partout remplacé par un soi-disant “pain” (constitué à base de farines non naturellement panifiables, avec l’utilisation de levures chimiques et de fours électriques), non seulement cet événement gravissime n’a déclenché, dans la population, aucun mouvement de protestation et de défense du pain traditionnel, mais, dans les grand médias, quasiment personne n’en a parlé.
Une illustration de plus – s’il en était besoin – du syndrome de la grenouille cuite.