Le Bicarbonate de Potassium

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Le Bicarbonate de Potassium

 

Depuis plusieurs dizaines d’années, les chercheurs travaillent sur une piste qui pourrait expliquer l’essor de certaines maladies «modernes» liées à l’alimentation: l’équilibre acide-base. Pour correctement fonctionner, l’organisme doit se situer dans une zone de pH équilibré, ni trop élevé ni trop bas – c’est-à-dire ni trop acide ni trop basique (ou alcalin) – afin de conserver un pH artériel légèrement alcalin, compris entre 7,35 et 7,45.

Cet équilibre acido-basique dépend en grande partie de l’alimentation et des éléments, «acidifiants» ou «alcalinisants» qu’elle contient:

• des aliments acidifiants comme les céréales, les protéines (surtout animales) apportent des acides aminés qui contiennent du soufre et/ou du phosphore, le sel fournit quant à lui des ions chlorures. Ces trois minéraux contribuent à la charge acide nette de l’organisme;

• des aliments alcalinisants, comme les fruits, les légumes, les racines et tubercules, apportent des sels de potassium alcalins.

Nos ancêtres préhistoriques, jusqu’à la fin du Paléolithique, avaient une alimentation très alcaline, car gorgée de sels de potassium (deux à trois fois plus qu’aujourd’hui) qui neutralisaient facilement les acides issus du métabolisme alimentaire. De nos jours, c’est plutôt dans une acidose chronique, de par l’excès de viandes, fromages, céréales agrémentées d’une bonne dose de sel, que l’organisme baigne littéralement.

Cette acidose est fortement soupçonnée de favoriser:

• la fonte musculaire;

• les troubles cardio-vasculaires (hypertension artérielle, accidents vasculaires cérébraux, infarctus);

• les calculs rénaux (cristallisation de l’acide urique) et, surtout;

• l’ostéoporose et les problèmes articulaires, puisque si l’alimentation est trop acidifiante, l’organisme puise dans le tissu osseux le bicarbonate de calcium dont il a besoin pour neutraliser cette charge acide: la densité osseuse diminue et les os se fragilisent…

Même si l’organisme produit de faibles quantités de bicarbonates, cette production est néanmoins trop faible et ne parvient pas à endiguer et à neutraliser cette acidose: un apport sous forme de bicarbonate de potassium s’avère indispensable.

Le cation potassium (K+) est présent dans toutes les cellules. Son abondance intracellulaire est nécessaire pour réguler le volume cellulaire et le transport de diverses molécules organiques. Il intervient dans la régulation cardiaque, l’excitabilité neuro-musculaire, l’équilibre hydrique et acido-basique.


Essentiel à l’équilibre osseux

Le bicarbonate de potassium ou hydrogénocarbonate de potassium (KHCO3) joue donc un rôle essentiel dans la régulation de l’équilibre acido-basique. Sa prise permet de faire remonter le pH sanguin en un laps de temps assez court (deux à trois semaines seulement) et permet ainsi d’épargner la perte de la masse sèche au niveau des os et des muscles.

Une supplémentation s’avère donc nécessaire quand l’alimentation est trop riche en protéines d’origine animale (viandes, poissons, œufs, produits laitiers) et tout simplement lors du vieillissement quand le fonctionnement des reins s’altère progressivement, empêchant dans le même temps la formation des calculs rénaux et la cristallisation de l’acide urique dans les urines.

Les sportifs pourront également profiter d’une telle supplémentation puisqu’ils consomment de plus fortes quantités de protéines et produisent davantage d’acide lactique.

Une étude, effectuée sur dix-huit femmes ménopausées pendant trois semaines, montre les effets bénéfiques d’une supplémentation en bicarbonate de potassium sur le métabolisme osseux, en diminuant la résorption et en augmentant la formation osseuse, tout en réduisant l’excrétion urinaire de calcium.


Primordial pour la santé cardio-vasculaire

Un autre rôle essentiel du potassium est son impact sur le système cardio-vasculaire dont la FDA (Food and Drug Administration) elle-même a reconnu les bienfaits au niveau du fonctionnement de la pompe cardiaque et de l’abaissement de la pression sanguine.

L’étude Intersalt, quant à elle, réalisée sur 52 populations réparties dans 32 pays et réunissant plus de 10 000 personnes, montre bien l’effet protecteur d’un apport élevé en potassium contre l’hypertension. Il semble qu’une augmentation de l’apport journalier de potassium de 1,17 à 1,35 gramme soit associée à une réduction de pression systolique de 2-3 mm de mercure.

Le célèbre régime DASH (Dietary Approaches to Stop Hypertension), qui se caractérise par une consommation accrue de fruits et légumes – élevant l’apport journalier en potassium, principalement sous forme de bicarbonate, de 1,44 à 2,77 grammes –, permet également de diminuer les pressions systolique et diastolique de 5,5 et 3 mm de mercure au bout de huit semaines.


Diminution du risque d’AVC

Une étude américaine, réalisée sur 45 000 professionnels de santé suivis pendant huit ans, a démontré que le risque d’accident vasculaire cérébral est corrélé à l’apport journalier en potassium et que ce risque diminue de 38 % lorsque l’apport en potassium augmente de 2,39 à 4,29 g de potassium.

La dose moyenne journalière recommandée est d’environ 2 grammes par jour, à répartir sur les deux principaux repas pour limiter:

• L’ostéoporose et les problèmes articulaires,
• Les troubles cardio-vasculaires (hypertension artérielle, accidents vasculaires cérébraux, infarctus);
• La fonte musculaire liée à l’âge;
• Les lithiases rénales (de type uriques).

Voir aussi: Vaincre l’acidose.

 

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